JEAN-SEBASTIEN
SIMONOVIEZ
> Vents et marées
(La Buissone/Harmonia Mundi).
Simonoviez (p).
C’est gonflé d’arriver dans le panorama des pianistes de jazz hexagonal avec pour seul bréviaire un album solo.
C’est osé de s’appuyer sur deux ou trois titres du pandémonium coltranien. Pari réussi tout en finesse,
avec un bagage assuréd’une sensibilité extrême.
On songe aux franges tissées par Chopin, Rachmaninov
ou au Jarret de l’avant trio. Tacha exhale un romantisme de notes perlées. Ailleurs,
des chromatismes illustrent un bien-être à la limite de la langueur.
Reste que dans My favorite thinges, si ce nouveau venu en revient au sens, à l’exigence de la lecture typiquement coltranienne, il en ralentit lerythme comme pour mieux en laisser le parfum s’extraire.
Une volonté d’adoucir les contrastes, de jouer sur la nuances (toucher, choix des accords main gauche) qui, sur Naïma, l’amène à danser en équilibre sur le fil de la fidélité au compositeur. Beau joueur, Jean Sébastien S. Bien vu et bien joué aussi Gérard de Haro, le boss du Studio La Buissonne – gage de qualité pour la prise de son – d’oser sauter le pas pour créer un label. Le passé avec J.-F. Jenny-Clark, l’avenir avec Simonoviez : bel ouvrage pour une double première.
Robert Latxague